02 Janvier 2015
Une Balade à Pondichéry, chéri
Il flotte, dans l’air, comme un parfum d’anciens comptoirs coloniaux.
Oscillant entre héritage et modernité, Pondichéry est tour à tour française et sage, indienne et tumultueuse.
Visite.
-
Compagnie française des Indes orientales
Le simple d’évoquer le nom « Pondichéry », et voilà les riches heures de comptoirs coloniaux qui refont surface. Siège indien de la Compagnie française des Indes orientales créée par Colbert en 1654, avec Lorient pour port d’attache, Pondichéry fut marqué par une présence française jusqu’en 1954. De ces décennies glorieuses, il reste aujourd’hui de nombreuses façades et édifices coloniaux, et des noms de rues tels Dumas, de la Caserne ou Mahé de Labourdonnais qui évoquent, tour à tour, le passé stratégique du comptoir, ouvert sur le Golfe du Bengale.
-
La Villa
C’est d’ailleurs entres le rues Suffren et Surcouf que La Villa et, plus récemment, La Villa accueillent les visiteurs en quête d’héritage et de modernité. Installée au cœur du quartier colonial, dans une ancienne bâtisse du XIXe siècle (qui n’était autre que la résidence du directeur de l’école française jusqu’il y a peu), La Villa cache des attributs modernes : jardin luxuriant, perron en pierres de taille, divinités tamoule à visage humain alignées dans l’allée comme une ribambelle de petits personnages… on croirait presque à une ancienne demeure. A l’arrière, pourtant, une extension architecturale signée par les architectes français Yves Lesprit et Tina Trigala, double la résidence d’une poignée de vastes suites qui s’ouvrent, à l’étage, sur une piscine privée. A l’abri des regards indiscrets. Objets contemporains et lignes épurées, mobilier tressé et colorées, La Villa se découvre comme un pied-à-terre idéal, presque secret, à Pondichéry.
La Villa
11 rue Surcouf.
+91 413 2338555
www.lavillapondicherry.com -
Maison Pérumal
Entre bougainvilliers et véhicules de fortune, on enfourche un vélo sans mal pour visiter Pondichéry. Ici, il est facile de naviguer : la ville est quadrillée. Juste derrière la mer et la longue promenade qui la borde, on trouve la ville blanche : noble et française, un brin muséale. Plus loin, la ville dite ‘noire’, tamoule, regorge d’odeurs épicées, de bruit et tumulte indien. On s’y aventure pour découvrir la Maison Pérumal, exemple unique d’architecture tamoule avec ses vitraux, vérandas, colonnades et un magnifique puits de lumière central gorgé de verdure, qui rafraichit la maison à la saison chaude. Rideau de coton et mobilier simple, on y séjourne de manière intemporelle, suivant les codes écologiques du groupe CGH Earth.
Maison Pérumal
44, Perumal Koil Street. +91 413 2227519
www.cghearth.com/maison-perumal -
Olaf Van Cleef
Faisant explicitement le lien entre la France et les Indes, l’artiste Olaf Van Cleef est plus qu’un descendant de la dynastie Van Cleef : un amoureux des Indes. Et de la plus belle manière qui soit car cet âme voyageuse est aussi l’auteur d’un essai intitulé De Darjeeling à Pondichéry. Sur les murs de la galerie Van Cleef Hall à Pondichéry, des milliers de petits bouts de papiers métalliques reflètent la lumière, composent un divin mirage pointilliste … au milieu quelques cristaux de Swarovski sont apposés comme des bijoux. Arborant ses minuscules trésors, des dieux et déesses hindous s’émancipent des aplats d’aquarelle surlignés à l’encre de Chine qu’Olaf composent habilement. Un enchantement pour le regard.
Olaf Van Cleef
Van Cleef Hall – 66 Papamal Koil Street – Vaithikuppam. +91 95666 77991
www.olafvancleef.org -
Festival Pondy Photo
A une extrémité de la promenade, l’ancienne distillerie laissée à l’abandon offrait un décor unique pour accueillir les temps forts du festival Pondy Photo en mars dernier. A cette occasion, une exposition collective sur les tribus d’Inde rassemblait des images de Pablo Bartholomew, Karen Dias, Srikanth Kolari ou Amos Jaisingh ; le photographe et commissaire de l’exposition, Yannick Cormier rendait, à son tour, un bel hommage à ces communautés indiennes qui résistent, souvent avec difficulté, au développement du pays. Une réalité que l’on tutoie à deux pas quand l’on franchit les portes de l’Ashram de Sri Auribondo (fondé en 1926): véritable institution qui permet à de nombreuses familles de s’en sortir à travers ses dispensaires, logements et activités artisanales, il n’en reste pas moins une forme de secte. http://pondyart.org/pondy-photo-2014
-
RECYCLAGE à l'Ashram de Sri Auribondo
Incroyable, son usine de papier prend des airs d’édifice abandonné. Et pourtant, des artisans réalisent ici du papier de la meilleure qualité à partir de vieux textiles ou déchets végétaux. Une visite surréaliste entre grandes feuilles qui sèchent et chutes qui s’amoncellent comme des installations colorées.