01 Mars 2013
Le monde d’Oyuna
Marie Le Fort
Elevée en Mongolie, Oyuna est une créatrice londonienne éclairée.
Mais par delà ses pièces contemporaines, son nom pourrait aussi bien évoquer une terre oubliée, d’une matière première rare ou l’héroïne d’un roman d’aventure.
Du cachemire teinté de poésie
Quand on grandit dans les plaines ouvertes de Mongolie, on ne peut que tutoyer des extrêmes de beauté. Bien plus encore si cette beauté se tisse de fils de cachemires les plus fins, et vibre de couleurs silencieuses – gris nuage, terre de sienne, bleus aériens, beiges beurrés et roux.
Aussi insolite que le nom de sa fondatrice, Oyuna Tserendorj, le monde de la marque lifestyle Oyuna s’adresse à des nomades éclairés. A des voyageurs qui ne se lasseront jamais de la beauté du monde, d’un toucher soyeux ou d’une palette de teintes à assortir comme un abécédaire naturel.
Esprit nomade et luxe sensible
Porter une maille Oyuna, c’est s’envelopper de voyages, invoquer les immenses steppes de Mongolie, se nourrir de poésie. Et si certains voient dans un fil de cachemire un luxe sensible, Oyuna y discerne des paysages symboliques : autant de liens avec sa terre natale qu’elle essaye de retranscrire dans des créations uniques et des volumes déstructurés.
Installation de Peter Marigold au Festival du Design de Londres
Au cours du dernier Design Festival, une installation imaginée par l’anglais Peter Marigold illustrait à merveille la philosophie de la marque au cœur de South Kensington. Mieux, elle incarnait l’essence nomade et portative des yourtes d’Asie centrale à travers une élégante ossature en acier noirci et montants dorés : agencée en quinconce pour former un arrondi, elle servait de portants sans pour autant cloisonner l’espace. « Je voulais délimiter un espace semi-ouvert, dessiner une structure qui soit aussi délicate que les cachemires qu’elle expose. Une sculpture spatiale qui soit présente par moment, et s’efface à d’autres », explique Peter Marigold.
Aussi, depuis son atelier londonien, Oyuna scrute chaque jour l’horizon avec intensité pour imaginer des plaids, écharpes, pulls et accessoires de voyage qui échappent au temps qui passe.
Collaborant tour à tour avec Monocle, Calvin Klein, Kvadrat, Goyard, Frieze Art Fair ou encore Goop, le blog de Gwyneth Paltrow pour créer des pièces uniques, Oyuna n’a de cesse de conjuguer un « nomadisme éclairé » pour donner, au quotidien urbain, une forme rare d’intemporalité.