Au commencement du goût, il y a le marché. Celui de Forville bien-sûr. Pour rencontrer les Cannois, il n'y a pas d'autre endroit.
Au sein de la ruche que forme cette grande halle Art Déco, les femmes des pêcheurs tiennent leurs étals en arrangeant artistiquement les poissons multiformes multicolores.
Les pêcheurs cannois ont même déposé un label de qualité garantie, Mer de Lérins, pour leurs prises du jour capturées sur zone, au filet. Elles sont fières, ces dames! Langouste présentées vivantes en cornet de papier, espadons, rougets, poissons de roche pour la soupe, fabriquée sur place par Alexandre, un jeune chef qui en a fait sa spécialité à emporter. Ici, on croise tous les jours Jean-Marc Geffrier, un chef « volant » ambassadeur de la cuisine cannoise. Son truc: recueillir les recettes anciennes auprès des mamies, pour que rien ne se perde, surtout pas le meilleur, qu’il distille au fil de ses balades découvertes du marché. « De Janine, femme de pêcheur, j’ai recueilli la recette de la bourride de poulpe ». Avec lui, on entre dans le vif du sujet. On remplit son cabas et l’on va apprendre ses recettes, dans son Club Cuisine ou partager ses bonnes adresses si le plat a brûlé! » Ma suggestion du jour? Petit chèvre panné sur salade de betterave ». Belle mise en bouche! En mai, il organise « Cuisine Cannoise en fête », une semaine de mise à l’honneur des recettes traditionnelles.