LA HAVANE, « CETTE VILLE MAGNIFIQUE EST UN MIRACLE "

Une visite au pays du crocodile (c’est le surnom que lui vaut sa forme) donne souvent l’impression de pénétrer dans un vieux livre d’images.
Celui de la colonisation espagnole avec ses calèches, ses bâtiments coloniaux, ses palais décatis aux décors un peu raides et aux meubles sombres. Celui encore de la période américaine, plus sulfureuse, avec ses actrices glamours et ses mafieux à cigares qui se prélassaient dans des décapotables américaines ou des bars enfumés, lorsque l’île faisait figure de base arrière de la mafia américaine. Dans chacun de ces décors d’avant-guerre, on guette les fantômes de Ava Gardner, Heminguay et Franck Sinatra. Toute une histoire qui semble sortie d’un film en noir et blanc et qui ne demanderait qu’à être repixelisée.
Le voyage dans l’espace, se double ainsi d’un voyage dans le temps, pour le pire (wifi anémique) mais aussi pour le meilleur, notamment à La Havane. « Cette ville magnifique est un miracle » estime l’architecte Thomas Verwatch dans le passionnant ouvrage « Portrait de La Havane », écrit par Valérie Collet * : « La Havane a traversé allègrement toute la période des années 60 ou 70, où partout ailleurs dans le monde, on a bétonné les plages et construit des tours. Période où la ville qui n’avait pas un sou, n’a pas construit et a préservé son patrimoine. Aujourd’hui La Havane est exactement comme elle était en 1958. C’est quelque chose de fou » déclare t il.
* extrait de « Portraits de La Havane » de Valérie Collet, édition Hikari, 238 p. Cette spécialiste de Cuba livre un très intéressant recueil de témoignages de Cubains, venus de tous les horizons.