Septembre 2018
Marseille, CICCA MASSILIA!!!
Il y a la Cicca vroom-vroom, le Cicca-showroom à l’appartement 104 au « Corbu », la Cité Radieuse Le Corbusier à Marseille, la Cicc’attitude, et puis Cicca-Massilia : le Marseille de Valérie Ciccarelli!
Cette créatrice marseillaise de bijoux, sacs et accessoires indémodables, passée par la haute couture chez Gianfranco Ferré et la décoration dans le cinéma, a quitté sa vie parisienne pour renaître dans sa ville natale à travers une créativité débridée.
Elle se démarque par son coté rock n’roll, chic, fait main avec amour.
Pour connaître ses adresses préférées dans la ville, suivez les bonbons multicolores acidulés qu’elle a semé sur son passage!
Des bonbons à consommer sans modération.
Debout aux aurores, Valérie Ciccarelli, lorsqu'elle ne joue pas de la musique, fabrique de purs objets du désir dans son atelier au premier étage de cet immeuble culte de Marseille dont les touristes Japonais envahissent les couloirs.
Perles de métal, cristaux Swarovski, cuir vachette, côte de maille aérienne, chaînes, chapeaux, pots de peinture...
Tous les ingrédients de l’artiste sont réunis dans une pièce dédiée à la fabrication, bordée par un établi envahi de pinces, tandis que la chambre, de l’autre côté de la porte coulissante, regorge de tissus, matériaux dégotés ou commandés à des fournisseurs français exclusivement, et stockés à porté de main. Au dessus de sa tête, au premier étage de l’appartement 104, son showroom est ouvert aux visites sur rendez-vous ou pas. Il ne désemplit pas! La Fashion Week à Paris se prépare et se régale, chaque année, en découvrant les variations sur ses thèmes phares: le sac smiley, les chapeaux peints ou décorés et surtout, le Gerris, un bijou de peau à position multiple, pour réveiller la sensualité et décaler sa garde-robe. Sur une chemise, une robe, ou sur l’épiderme, ce bijou tentaculaire inspiré par la forme d’une araignée d’eau, Gerris Lacustris, capture la lumière et l’attention par son message de séduction. Attention, ça mord!
Elle s'entraine au kung fu sur la terrasse du MaMo, le Marseille Modulor, centre d'Art de la Cité Radieuse inauguré à l'initiative du designer Ora Ito en 2013, ou fonce sur une autre terrasse du coté du cours Pierre-Puget dans le 6ème, celle de chez Io' !, centre contemporain de Bien-Etre axé sur le yoga, la méditation, les soins de beauté et la médecine douce, prendre un petit-déj vegan, avec un bon petit noir bien serré!!
Valérie aime les contrastes, les paradoxes!
Extrêmement volubile et hyperactive, elle a centré son espace de création et le concept de ses bijoux sur l’hyper rationnel nombre d’or utilisé par le Corbusier dans ses constructions architecturales. Tout est proportion et équilibre.
Incontournable et véritable signature stylistique dans la ville, l'esprit Puces et récup. Le vintage fleurit sur les trottoirs et les lieux branchés.
Il s'institue en nouveau chic. Les puces représentent un véritable rituel marseillais. Pour Valérie aussi.
J’aime bien aller aux Puces de Fifi Turin par exemple un collectif de brocanteurs marseillais ou au marché de la Plaine où l’on trouve tout et un peu du n’importe quoi. J’y trouve des collectors que je vais travailler. Mais concernant mes fringues personnelles, j’aime bien la sobriété, celle de Martin Margiela par exemple. »
Côté style, "il n'y a pas de règle à Marseille, dit-elle, " tout le monde s'accepte. Tu es surpris, mais pourquoi pas...
Il y a des filles en djellaba avec des baskets fushia, il y a des mélanges. Quelqu'un pas du tout mode, issu des quartiers défavorisés, va te sortir un costard à carreaux.
Mais il a cette petite classe qui fait que, malgré tout, il prend soin de lui. » Son style à elle? « J’ai pas de style particulier. C’est en fonction du flux des choses, de toutes les choses qui se mettent sur mon chemin, des matières, du temps, des sentiments, du courant, de ce qui se passe dans la vie, en politique, dans le monde. Je ressens les choses, je puise. »
Et la cagole, dans tout ça?
"La Cagole, ce n'est pas la vulgarité. C'est la nana qui prend soin d'elle, et qui va faire les ongles, le maquillage, la petite jupe assortie; qui fait attention à tout ce qu'elle porte.
La vraie cagole a une élégance dans son choix et dans la manière dont elle prend soin du moindre détail. Cet été il y a eu à la Plaine des soirée cagole. Ils ont refait l’élection de Miss Cagole Canal+ est venu, parce que c’est un mythe. »
Pour déjeuner, Valérie Ciccarelli aime retrouver une connaissance de jeunesse au Petit Nice de Gérald Passedat.
Le Chef étoilé, justement, l'accueille toujours généreusement et lui réserve une place pour présenter ses créations.
Ou alors, elle se cale devant une table au Chalet du Pharo. Le restaurant aux allures de guinguette bénéficie d’une vue splendide sur le Vieux Port et le MUCEM. Elle se ressource, loin du tumulte et prépare la suite… Ses créations seront exposées le 8 octobre prochain au MUCEM dans le cadre de la Grand’ Poulpe Night, premier festival interdisciplinaire sur le thème du poulpe organisée par Marseille Octopus Worldwide.
Depuis la colline du Pharo, elle devine, au-delà des immeubles à trame carrée d'André Devin, le quartier du Panier.
"Je suis née au Panier, rue des Muettes. J'y ai des souvenirs hallucinants, des mauvais, des bons comme le tournage de Borsalino, le Clan des Siciliens avec Belmondo.
Par la suite, j’ai travaillé dans le cinéma comme première assistante déco ». Au Panier, elle a ses repères: Lorette, cantine estivale sur la place de Lorette, qui sert une assiette de poulpe grillé à se damner, sous le regard de Luiz « Mistral » Gustavo, fresque murale de Franck Conte en hommage à son but contre le PSG, un jour de Mistral… Souvent, Valérie Ciccarelli invite une copine chez l’indétrônable Etienne, la mythique pizzéria des people marseillais, où Pascal, le fils d’Etienne vous accueille sans réservation, puis file voir la nouvelle expo à la Vieille Charité.
Le soir, elle danse à La Réale, le bar restaurant et boîte aux soirées DJ ambiance disco, place aux Huiles ou dans l'air iodé du Rooftop, aux soirées hyppie-rock, électro, ou soul-hip hop avec vue spectaculaire sur la mer ou encore dans des endroits divers et variés (musée, bateau, imprimerie) au gré des soirées Borderline de Christian Mellon.
Et comme elle danse beaucoup, elle va aussi au "Café Pop" et ses soirées El Chiringuito au Chalet du Pharo.
Sauf si le large l'appelle...
Alors elle se rend aux Goudes, au bout de la ville, vers les calanques, dans ce petit hameau port de pêche où se trouve le 20 000 Lieues, un pub à l'irlandaise, avec fléchettes, et jeux de société, en prise directe avec l'air du large.
« La musique a pris une très grande place dans ma vie depuis trois ans grâce à mes nouveaux amis cassidains avec qui j’étais très timide. Et puis, les choses se sont décantées et grâce à la rencontre d’un ami très bon musicien, avec qui on a composé 45 morceaux. On fait beaucoup des boeufs, des scènes ouvertes à Cassis, sur des bateaux, une scène privée… »
Quand la nuit tombe, Valérie Ciccarelli, rêve. Elle démarre sa Cicca-vroom vroom et elle roule à toute bringue, par la route de la Gineste, vers Cassis et le rock.